Une douce attente en solitaire... [Libre]

Predateur Nombre de messages : 113 Age : 32 Date d'inscription : 09/04/2007

Le plus magnifique des instants est celui où l’on se retrouve seul, avec pour seul bruit, celui qu’émet notre esprit… La nuit n’est plus aussi calme qu’avant depuis un moment, ça devient même rare de se retrouver seul. Et même lorsque l’on est seul, on nous le reproche, insinuant mille et un danger dans toute la ville. Mais en quoi être seule est un danger ? Quand on est comme moi… Je ne crains pas l’homme dans le plus horrible de ses états. Je me suis doucement habituée à me délecter de leur sang, à me cacher dans l’ombre pour ensuite les attraper par derrière et goûter à leur tendre nuque. Une manière lâche, que je n’ai pas spécialement envie d’employer tout au long du reste de mon éternité… Mais je suis loin d’être la seule dans le style « être de la nuit ». Je sais combien le danger rôde. Vampires et lycans, avec une expérience si supérieure à la mienne ! Mais la peur ne demeure pas en moi… J’aime le risque et le danger me suit. Un jour peut-être, une de ces créatures viendra à m’anéantir, à me casser os après os, me brisant tout espoir, jusqu’à ce que je m’en laisse doucement dépérir… Mais cet instant ne viendra pas à moi, je me battrais avant et mon corps devra mourir cent fois, avant que mon âme ne dépérisse… L’espoir d’un renouveau, d’une vie normale à travers la nuit demeure, même si la normalité n’est plus un mot pour moi…

Je m’arrêtais bientôt de marcher pour regarder devant moi. J’étais arrivé à la cascade, endroit qui un jour m’avait enchanté, pour finalement me terrifier quasiment aujourd’hui. L’eau… Source de pureté sans limite, nettoyant toute horreur et la moindre tache de sang. Mais une fois sur les vêtements, le sang se fixe à la fibre pour sécher et devenir irrécupérable. Des taches de sang, j’en avais sur chacun de mes vêtements, je le savais, même si elles n’étaient plus visible. Ce liquide vermillon sur un fond noir apparaissait que par la brillance du liquide. Une fois sec, la tache devient terne, comme le reste… Je soupirais légèrement à une pareille pensée… J’étais un être ignoble, assoiffé de sang et de vie. Je laissais mourir les innocent, dans le seul but d’allongé mon éternité… J’étais devenue un être mauvais depuis ce fameux jour… au point que j’en regrette avoir voulu devenir différente, connaître une vie plus palpitante…

M’asseyant sur le bord du lac, les pieds dans le vide à la surface de l’eau, je surveillais l’eau s’écoulant par tonne devant moi. Je savais que cette tranquillité n’allait pas durer, j’attendais juste que l’inconnu se laisse à découvert, sous les rayons de notre amie la lune…

[HRP=> trop nul >.<]

Bien qu’elle ne fût apparue que depuis peu, la lune était déjà haute dans le ciel et le monde, lui, sous l’emprise de la nuit, sous le joug des discrètes, mais terribles créatures auxquelles les ténèbres donnaient rendez-vous. D’un pas assuré et silencieux, l’un de ces êtres qu’humains auraient qualifiés de démoniaques avançait dans la forêt sous la forme d’une jeune femme dont la chevelure rousse tombait sur les épaules. Toutefois, ce n’était non pas pour chasser qu’elle était là, mais bien pour y trouver la paix, chose qu’il n’était guère aisé d’avoir ces derniers temps... En effet, tout comme pour son ancêtre, les bois étaient pour Xaëlara l’endroit parfait pour réfléchir, une source de sérénité.

Depuis une dizaine de minutes, la lycan suivait une petite rivière allant dans la direction opposée à la sienne quand, à un certain moment, une faible odeur dont elle croyait connaître la provenance lui parvint. Sa marche, toujours dans le même sens, s’accéléra légèrement et, bientôt, se fit entendre le bruit d’une chute d’eau et la légère senteur qu’elle avait cru déceler un peu plus tôt se fit relent, ne laissant plus place au doute. Le visage à l’air paisible de la femme se mua en un rictus reflétant ruse et méchanceté ; elle changerait son plan pour la soirée. Si, quelques instants plus tôt, elle voulait la paix, elle s’offrirait, tout compte fait, une confrontation. Après tout, comment résister lorsque ce genre d’occasion se présentait?

Xaëlara s’arrêta net. La cascade se trouvant derrière une barrière d’arbres, le son qu’elle produisait était plus fort que jamais. À travers les feuilles, on pouvait distinguer la chute se déversant dans la partie la plus large de la rivière ainsi qu’une créature qui, à première vue, semblait du genre humain. Toutefois, impossible de berner Xaëlara là-dessus car, ayant eu à faire à un nombre incroyable de ces êtres, ces vampires, elle pouvait, à présent, aisément les reconnaître. En observant la fine silhouette aux cheveux sombres qui lui faisait dos, éclairée seulement par la lune, la lycanthrope ne put s’empêcher de revoir certains visage ayant appartenus à d’anciens bourreaux et de se remémorer toute la douleur et le désespoir qu’elle avait enduré sous leur emprise. Malgré le temps qui s’était écouler, depuis cette époque, époque où elle était encore très jeune pour un lycan, elle ressentie encore cette même rage, celle qui l’habitait chaque fois qu’elle croisait l’un de ces suceurs de vie et qu’elle ressassait ces noirs souvenirs. Les vampires, répugnantes créatures des abîmes où rien ne vivait ni ne mourrait, méritaient d’être exterminées et elle se promettait de ne pas laisser échapper son dernier souffle avant de n’avoir vu cette espèce s’éteindre une bonne fois pour toute!

Après un court instant à envisager toutes les options possibles, Xaëlara décida de se montrer. Elle improviserait tout en jouant la carte de la bienveillance. Peut-être la vampire mordrait-elle à l’hameçon à défaut de mordre dans un cou, ignorant qu’elle serait en présence d’une représentante de la race s’opposant à la sienne, ou bien découvrait elle rapidement son identité et ne goberait rien de ce que la lycan lui dirait. Il était même envisageable qu’elle l'ait déjà repérée! Quoi qu’il en soit, Xaël s’amuserait et prendrait son temps… Ses traits se changèrent doucement pour faire place à un sourire amical et à un regard dénué de toute agressivité, rien de son visage ou de son corps ne trahirait ses pensées et elle avait l’intention de jouer à la perfection, du moins, si on lui en laissait le temps. En effet, qui sait si l’individu ne lui sauterait pas dessus dès qu’elle se serait dévoilée sous les rayons de l'astre du soir?

D’une main, elle écarta les branches qui la camouflaient et s’exposa à la vue de quiconque aurait regarder dans sa direction pour, ensuite, avancer de quelques pas, de façon à se retrouver à environ quatre ou cinq mètres de la vampire. – Bonsoir, mystérieuse femme de la nuit. Dit-elle d’un ton aimable et assez fort pour être entendue avant de faire la seule chose qu’elle pouvait faire, c’est-à-dire attendre. Déjà, Xaëlara anticipait avec hâte les divers réactions que pourrait avoir celle qui lui faisait dos et était impatiente de découvrir le genre de personne cette dernière s’avérerait être.

Predateur Nombre de messages : 113 Age : 32 Date d'inscription : 09/04/2007

Une odeur douceâtre venait se mêler à l’air ambiant. Cette odeur ne m’était pas étrangère, étant donné que j’avais déjà croisé pareilles créatures. Mais tellement peu souvent que je n’arrivais pas à me remémorer l’identité de pareil être. Peut-être tout simplement un animal, sans importance… Silencieuse et loin d’être sur mes gardes, je me contentais encore et toujours d’observer l’eau tombante, un éternel jet et des éclaboussure sur la mousse des roches. Une craquement de branche me fit détourner mon regard un instant, me sortant bientôt de ma rêverie, pour finalement ne rien apercevoir. Encore ignorante et sans défense, je ne m’en intéressa pas plus longtemps et retrouvait bien vite le fil de mes pensées…

Derrière moi une personne à l’esprit malveillant guettait. Sous mon imprudence, cette personne imaginait déjà mille et une façon de me donner la mort. Et pourtant, celle-ci s’approcha, ne voulant pas se faire discrète et apparut à la lueur de cette tendre lune. Le bruit des feuillages, je les mit sur le dos du vent, le bruit des branches craquantes étaient accordée aux animaux rôdant aux alentours. Je ne voyais en cette nuit qu’une douce tranquillité et un équilibre tel que je pouvais en oublier ma nature vampirique. Et une voix douce et chaude me fit à nouveau sortir de ce monde idéal, pour me retrouver dans la fraîcheur de cette nuit. Ces propos me fit détourner de ma vue, pour finir par l’observer en silence. Une femme à la crinière rousse, délimitant un visage agréable, aux yeux verts, d’une bouche aux lèvres pulpeuse et d’un fin nez, ses cheveux retombant d’ailleurs sur deux épaules fines et gracile, laissant facilement deviner l’agilité de cette femme. D’apparence, elle ne devait pas avoir plus d’une vingtaine d’année et aurait pu donner envie à de nombreux hommes…

Me relevant doucement, pour enfin lui faire face, je n’avais pas vraiment la crainte voulue face à une étrangère dont l’aura n’était pas comme celle de tous humains… Je m’étirais machinalement avant de repenser à ses mots. Mystérieuse femme de la nuit ? Connaissait-elle donc la nature qu’il m’était accordée ? Était-elle semblable à moi, ou opposée ? Je n’étais pas sure, et la traiter de lycanthrope sans en être certaine n’aurait pas été fort poli. En attente d’une réponse voulue, je jouerai tout simplement le jeu… Ainsi, je m’approchais légèrement d’elle, pour ne pas avoir à élever trop la voix et amener à nous des créatures peut désirables…

- Mystérieuse est peut-être un bien grand mot… Appelez-moi simplement Taiyô, cela suffit amplement…

Restant immobile devant elle, je la détaillais un peu plus, tout en restant discrète. J’essayais de trouver en elle une faille qui aurait pu me servir, un détail qui aurait pu m’indiquer si je devais fuir, combattre, ou accorder un minimum de confiance… Mais je n’y voyais rien. Juste un sourire amical et une voix douce qui ne me donnait pas vraiment envie de me battre. Et puis, de toute façon, pourquoi en venir aux armes ? La guerre n’était pas de mon genre, ne faisait pas du tout partie de mes envies…